Jean-Paul Pronzatto est journaliste à La Depeche du Midi, il possède la carte de presse depuis maintenant 36 ans, aujourd’hui il nous parle de la carte de presse, et comment son utilité à fait évoluer le métier.

Marie Bégué : «Quel regard portez-vous sur la carte ? Pensez-vous qu’elle est indispensable ?
Jean-Paul Pronzatto: Mon regard est troublé. Oui, c’est un outil indispensable. Le problème, c’est que c’est une carte d’identité officielle, mais si vous voulez aller voter avec, on vous dira que ce n’est pas valable. De même, si vous la présentez à la police. Dans la profession, c’est indispensable pour avoir certaines accréditations. Heureusement, ça sert encore à ça. On est une profession de plus en plus uberisée avec des gens qui s’improvisent journalistes, qui se disent journalistes mais qui n’ont pas de carte professionnelle. L’interlocuteur s’en fiche de la carte de presse. Celui chez qui vous allez faire le reportage ne va pas vous la demander, sauf si vous assistez à une rencontre sportive où il faut une accréditation.

M.B: En 36 ans, le regard que vous portez sur l’objet, a-t-il changé ?
J.P.P: Oui, ce n’est plus du tout le même. On est de plus en plus uberisé, il y a le phénomène des réseaux sociaux où il y a beaucoup de bêtises qui tuent notre profession. Quand je vois qu’il y a des gens qui d’une manière générale ne s’informent qu’avec les réseaux sociaux, je suis un peu abasourdi… C’est sûr qu’il n’y a pas que des conneries, mais il y en a beaucoup quand même. Et d’un rien, on en fait tout un plat ?

M.B: Cette carte a-t-elle perdu de la valeur ?
J.P.P: Je n’emploierais pas le terme valeur. Je dirais plutôt qu’elle a perdu de la reconnaissance. Il y a de la méconnaissance des gens qui ignorent que c’est un document officiel qui peut servir de carte d’identité.»