Les cheminots retraités participent au cortège. © Marie Campion

Les cheminots accumulent les manifestations. Cette après-midi, ils ont participé au cortège organisé par l’ensemble des syndicats pour la réforme de la fonction publique. À Toulouse, une petite centaine d’entre eux se sont rassemblés parmi les 3500 manifestants selon la police.

Aujourd’hui, à Toulouse, a lieu le troisième rassemblement des fonctionnaires contre la réforme de la fonction publique. Des cheminots ont pris part au cortège. Juste derrière le camion de la CGT et sa foule, les représentants de la SNCF formaient un petit groupe solidaire. Il est 14H20 et il est temps de mettre en place les derniers petits détails. Une petite centaine de Toulousains, de tout âge, affichaient fièrement un autocollant rouge de la CGT pour mettre en valeur leur statut particulier de cheminot. Leur longue banderole « CGT Cheminots retraités de Toulouse » est présentée au reste des manifestants avec des petits messages supplémentaires tels que « Arrêtons les casseurs du service public. Ensemble pour le fer ! Une SNCF 100% publique » ou encore « Augmentez nos pensions ».

Pour un grand nombre d’entre eux, ce n’est pas le troisième rassemblement. En plus des manifestations de la fonction publique, ils ont participé à celles organisées seulement pour la SNCF. Guy, cheminot à la retraite, enchaine les rassemblements : « J’ai participé à tous les mouvements de grève de la SNCF. Aujourd’hui, ce sont tous les services publics qui sont remis en cause et la SNCF, c’est un service public. C’est dans ce sens que l’on participe aujourd’hui avec l’ensemble des fonctionnaires. Nous ne sommes pas fonctionnaires. Nous sommes une entreprise nationalisée, mais on participe à cette initiative, car tous les services publics sont concernés ».

Les cheminots ont, en effet, un statut particulier, légèrement différent de celui de fonctionnaire, mais c’est le rassemblement qui compte. C’est essentiel pour Guy : « L’avantage aujourd’hui, c’est d’avoir une convergence de lutte entre les différents services publics et les différentes professions. Les gens montrent réellement leur mécontentement, et là c’est évident que ça pèse dans la balance. S’il y a des négociations demain sur la réforme, ça va peser. C’est le rapport de force qui compte. On a un soutien intéressant, au-delà des cheminots ».

Soutenus de tous

Les fonctionnaires et tous les syndicats ajoutent donc en ce 22 mai une journée supplémentaire de grève qui compte rassembler toujours plus de monde. À Toulouse, le mardi 3 avril a été marqué par une des plus grosses manifestations de cheminots. Selon les médias, le cortège avait rassemblé 2500 personnes. Aujourd’hui, c’est entre 3500 et 20 000 citoyens qui sont descendus dans les rues de la ville rose pour exprimer leur mécontentement. Alors, même si ce n’est pas que pour les cheminots, ceux-ci sentent leur cause soutenue et défendue par tous.

Rémi, qui travaille dans une mairie, affiche le fameux autocollant des cheminots. Assis sur un mur au bord de la route, il surveille les derniers préparatifs des banderoles des cheminots retraités. Il justifie sa présence : « À la base, c’est mon papa qui est cheminot. Il m’a transmis cette envie de participer à la lutte pour le social. C’est une cause importante pour moi. Je n’ai pas participé aux mouvements de la SNCF, juste aux intersyndicales. C’est le rassemblement des luttes qui m’intéresse plus particulièrement. Je pense que le fait de faire converger toutes ces actions va amener plus de monde que si les cheminots s’isolent. Le fait qu’ils s’associent aux autres syndicats c’est ce qui va les faire gagner ». Et pour défendre toutes ses convictions, Rémi rejoindra ses collègues de la mairie, au milieu du trajet prévu, en espérant que cela fasse bouger les choses.