La CCIJP régule l’obtention de la carte de presse.
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Qui sont ceux qui détiennent le pouvoir sur les journalistes français ? La Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels attribue la carte de presse en France. Créée par la loi adoptée sans débat et à l’unanimité au Parlement en mars 1935, la CCIJP donne pour la première fois un statut professionnel aux journalistes. Cette instance est composée paritairement d’éditeurs de journaux et de syndicalistes élus par les journalistes. 2018 est l’année de renouvellement du collège des journalistes de la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels.

Le journaliste « a pour occupation principale, régulière et rétribuée, l’exercice de sa profession dans une publication quotidienne ou périodique éditée en France ou dans une agence française d’informations et qui en tire le principal des ressources nécessaires à son existence ». Voilà ce que précise la loi de 1935, une loi qui a donné un statut professionnel au métier de journaliste, et cela avec la carte de presse notamment. Cette dernière ne donne pas le statut de journaliste, mais le constate. La Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels attribue ou renouvelle ce fameux sésame des journalistes. Pour cela, il faut passer les deux composantes constituantes de la CCIJP.

D’une part, il y a la Commission de première instance qui statue sur les demandes de carte. En tout, cette composante comprend 16 membres. Puisque la Commission est une structure paritaire composée à égalité de journalistes mais aussi de patrons de presse, la Commission de première instance regroupe 8 journalistes et 8 employeurs. Les correspondants régionaux sont au nombre de 38 soit 19 correspondants et 19 suppléants désignés ou élus. À quoi servent ces correspondants ? Pour les premières demandes de carte de presse, leur avis est sollicité. La Commission de première instance est également composée du Bureau soit le président, vice-président, secrétaires généraux et trésorier. Ses membres sont renouvelés chaque année. Le président de la Commission est alternativement un représentant des employeurs et un représentant des journalistes. Les membres se retrouvent entre deux et trois fois par mois lors de formations plénières. En plus de cela la seconde composante est la Commission supérieure, c’est une instance d’appel. Après un refus de carte par la Commission de première instance, elle examine le recours des demandeurs. Cette commission est composée de trois magistrats, un journaliste et un employeur.

Il faut savoir que les employeurs sont désignés par leurs organisations. Les journalistes eux sont élus tous les trois ans sur listes syndicales. Ils sont élus par les journalistes détenteurs de la carte de presse. A noter également que les membres de la Commission ne sont pas rémunérés. Les élus journalistes disposent de 15 heures par mois pris sur leur temps de travail pour les affaires de la CCIJP.

Pourquoi la CCIJP est-elle importante ?

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Crédit: Régis Bachelu

La CCIJP existe grâce à la loi du 29 mars 1935. Le député Emile Brachard a exprimé l’importance de cette naissance, « l’établissement de la carte d’identité aidera puissamment à l’organisation méthodique d’une profession longtemps demeurée dans l’anarchie. Les intérêts moraux y vont de pair avec les intérêts matériels ».

Cette année, la CCIJP se renouvelle. Le premier tour du scrutin a été ouvert le 19 avril, et cela jusqu’au 17 mai. Au premier tour, les organisations syndicales représentatives sont les seules à présenter des listes de candidats. Si le quorum n’est pas atteint, un second tour est alors organisé, il est ouvert à n’importe quelle organisation. Ce second tour se tiendra le 31 mai, et cela jusqu’au 14 juin. Pour voter, cela se passe via le numéro de la carte de presse, tout journaliste détenteur de cette dernière peut donc voter.