Crédit photo: Green Gen Technologies
Crédit photo: Green Gen Technologies

À la recherche d’une solution écoresponsable, la société toulousaine Green Gen Technologies a développé une bouteille en fibre de lin. Plus résistante qu’une bouteille en verre, elle est aussi moins chère à produire. Ses concepteurs prévoient de la mettre sur le marché dès la fin de l’année.

L’écologie est dans l’air du temps. L’innovation de James de Roany et Séverine Laurent a donc tout pour entrer dans les habitudes. Ils ont mis au point une bouteille écoresponsable en fibre de lin, une matière qui avant sa récolte, ne nécessite ni irrigation, ni traitement phytosanitaire. Cette fibre est notamment déjà utilisée dans les véhicules du constructeur automobile américain Tesla. Ce dernier s’en sert pour des revêtements intérieurs, car elle est résistante et légère.

Pour mettre au point ce produit, James de Roany, qui a fait sa carrière dans le domaine des vins et spiritueux est parti d’un constat : « Le vin est contenu dans du verre, mais ce dernier présente un bilan carbone déplorable à deux niveaux. D’abord, pour la fabrication du verre, il faut faire fondre un sable, de la silice, à 1 400°C dans des fours qui fonctionnent 24h/24, et consomment beaucoup d’énergie. Ensuite, le bilan carbone du verre s’alourdit avec son transport, car il est extrêmement lourd. Or, 40 % de la production française de vin est exportée. »

La bouteille en fibre de lin a un bilan carbone qui tend vers zéro. Il devrait même être négatif étant donné que la plante absorbe plus de carbone qu’il n’en faut pour fabriquer la bouteille. Pour l’instant, la bouteille a un film protecteur à l’intérieur qui n’est pas biosourcé. Des recherches sont encore en cours.

Quatre ans de recherches et une dizaine de personnes impliquées

Le point de départ de la bouteille en fibre de lin remonte à 2015. “Nous étions dans la montée en puissance de la COP21. Comme je suis prospectiviste dans l’univers du vin, je voulais absolument trouver quelque chose qui remplace le verre et n’abîme pas la planète”, se souvient le dirigeant.

Près de quatre ans de recherches ont été nécessaire et plusieurs obstacles ont dû être surmontés. Il a d’abord fallu trouver la matière composant la bouteille. La fibre de verre a notamment été envisagée, “mais remplacer du verre par de la fibre de verre n’était pas forcément une très bonne idée”, sourit James de Roany. L’idée de la fibre de lin est venue à son associée alors qu’elle regardait une émission à la télévision. Il a ensuite fallu trouver comment tresser les fibres pour retrouver la forme de la bouteille. Près d’une dizaine de personnes, dont des chercheurs en Suisse et en Suède, ont collaboré aux recherches. Depuis les prémices du projet, 400 000 euros ont été investis dans la conception de la bouteille en fibre de lin.

Un million d’euros pour la mise sur le marché

Pour mener à bien leur projet, James de Roany et Séverine Lauront ont créé la société Green Gen Technologies en 2017. À l’heure actuelle, la société s’appuie sur les salariés d’une autre société de James de Roany, consacrée à la promotion de vins et spiritueux. Maintenant que la bouteille écoresponsable est au point, Green Gen Technologies verra l’arrivée en mars d’un ingénieur de matériaux, et recrutera par la suite un deuxième ingénieur, un juriste et un commercial.

À court terme, l’entreprise prévoit une levée de fonds d’un million d’euros pour créer une première ligne de production en France. L’idéal étant qu’elle se situe à proximité des vignobles. L’objectif pour Green Gen Technologies, est de mettre la bouteille sur le marché dès la fin de l’année. Avec une production à grande échelle, les associés estiment que le coût de production de leur bouteille sera jusqu’à deux fois moins important que celui d’un contenant en verre. À ce prix, les intérêts ne se limitent pas à la France ou à l’Europe, ils viennent de toutes parts. Aussi bien d’Asie que d’Amérique du Nord et du Sud. “Lorsque nous avons commencé à parler de cette bouteille, nous nous sommes aperçus qu’elle intéressait tout le monde, les vendeurs d’eau, de produits alimentaire, d’huile d’olive, de produit cosmétique… ”, se réjouit le dirigeant.