À Toulouse le CEMES, Centre d’Élaboration de Matériaux et d’Études Structurales, participe au projet Procraft. Une initiative européenne débutée fin janvier et qui va durer 3 ans. Le but est de protéger la « mémoire de l’aviation ».
Abimé par le temps, le SO 6025 ESPADON n’a plus décollé depuis au moins 1956. Un patient parfait pour le projet Procraft. Cette semaine, des chercheurs toulousains ont prélevé des échantillons afin d’étudier les modèles de l’époque. Ces avions “fortement altérés et sujets à un état de corrosion avancé” sont composés d’alliages d’aluminium. C’est ce qu’explique Magali Brunet, référente du projet au CEMES. Un matériau d’un autre temps, le titane et le nickel étant plus courant de nos jours. La chercheuse évoque une “prise de conscience récente”, confirmée par l’ouverture d’Aeroscopia en 2015 ou d’Aerocherche en 2013.
De nombreux partenaires derrière le projet
Un “patrimoine riche” lié à une « forte mémoire industrielle locale », selon Magali Brunet, sur lequel pourront travailler ensemble les chercheurs et institutions toulousaines. La preuve en est que l’association, les Ailes Anciennes Toulouse, œuvre pour cette mémoire depuis déjà 40 ans. L’association, d’ailleurs, est partie prenante du projet tout comme, côté scientifique, le laboratoire français Arc’Antique, le CEMES à Toulouse ou l’Université Toulouse Jean Jaurès. Une action et un travail d’ampleur européenne. L’Italie travaillant, par exemple, à l’élaboration d’un possible revêtement de protection qui réduirait l’altération du temps sur les avions de plus de 70 ans.