Joël Rey a lancé son fils Lucas en mai 2016. © Photo : Nicolas Sabathier (La République des Pyrénées)
Joël Rey a lancé son fils Lucas en mai 2016. © Photo : Nicolas Sabathier (La République des Pyrénées)

À 21 heures, la Section Paloise reçoit le Stade Français en quart de finale de Challenge Européen. Si le Hameau rêve d’un nouveau sacre continental, un joueur peut suivre les traces de son papa. Le talonneur Lucas Rey, 20 ans, va tenter d’imiter Joël, vainqueur du Bouclier Européen en 2000.

5 mai 2016. À deux jours de la réception de Clermont, Joël Rey et le staff convoquent Lucas dans le groupe pro. Bien que « Simon Mannix (l)’avait bien poussé à le faire », le papa se rappelle un moment « très spécial. Annoncer dans la salle vidéo le nom de son fils… Ce n’était pas illogique, mais c’est un sentiment bizarre ». « Un des moments les plus forts que j’ai pu vivre, poursuit Lucas. « J’étais fier d’avoir mon père comme entraîneur, car il a fait un très gros parcours au club ». La collaboration ne durera que quelques matchs. Le contrat de Joël Rey ne sera pas reconduit. « J’étais déçu pour lui, mais d’un côté, je pense que c’était mieux pour moi » réagit à froid Lucas. Il est rejoint par son père. « Pour son avenir, c’est bien que j’aie arrêté. J’avais fait le tour de ce que j’avais à faire à Pau. Beaucoup de choses se sont simplifiées. » Avant de toquer à la grande porte à seulement 19 bougies, la jeunesse s’est inspirée de l’expérience.

Passage de témoin

Tel père, tel fils. Joël Rey a porté le numéro 2 de la Section entre 1996 et 2001, période durant laquelle il est devenu papa de Lucas. La passion pour l’ovalie a progressivement filtré entre les gènes. Le père assume que « ce n’était pas ma volonté première qu’il soit dans le rugby. C’est plutôt lui qui a décidé ». Lucas affirme qu’il « aimait bien le sport. J’ai commencé par le foot, mais je me suis mis au rugby l’année d’après ». Pour devenir… talonneur, comme son papa. « Lancer, c’est une responsabilité, donc j’aime bien. Physiquement, c’est ce qui me correspondait » explique le fils de Joël. Celui-ci en rit encore : « jusqu’en cadets, il butait ! Mais pour le lancer, c’est parce que dans la famille, on n’est pas très grands ». Petit à petit, Lucas traverse les catégories de jeunes. Entraîneur des avants de l’Aviron Bayonnais, son père garde un œil. Près des yeux, et du cœur.

L’heure de la succession ?

Cette saison, Lucas compte 6 apparitions en Challenge et a grappillé des minutes en Top 14. « Je ne pensais vraiment pas qu’il ferait autant de feuilles de matchs » savoure Joël. « C’est au-delà de mes espérances, vu son âge et son poste. » Mais son père le laisse grandir tranquillement. « Je veux qu’il se fasse sa propre idée de ses matchs. On échange de temps en temps sur un ou deux trucs, mais il doit savoir ce qu’il doit faire. » Lucas définit une relation « classique. Quand on évoque mes performances, on en discute normalement ». En remportant le Bouclier, Joël a été marqué par le fait « d’inscrire la Section dans l’histoire du championnat Européen. La famille Rey et le club, c’est toujours très proche ». L’occasion est donc toute trouvée pour Lucas de continuer à suivre les traces de son papa. « Ce serait génial pour moi d’y arriver si tôt, s’enthousiasme le jeune talonneur. Un super truc que l’on pourrait avoir en commun. »   Remplaçant au coup d’envoi, Lucas sera soutenu par Joël, présent au Hameau. Après lui avoir passé le témoin, il espère lui transmettre la couronne. Et un Rey sacré, ça sonne plutôt bien…