Suite à la nouvelle loi sur la sélection à l’entrée du master et au nombre limité de places en licence, la situation est précaire dans certaines universités françaises. C’est le cas de l’Université Jean Jaures à Toulouse, où de nombreux étudiants étrangers sont déscolarisés. Rencontre avec Auxillia Bastielili, étudiante d’origine gabonaise au Mirail.

« Inadmissible », c’est le mot qu’emploie Auxillia Bastielili pour qualifier la situation actuelle à l’université du Mirail, à Toulouse. Arrivée en France en 2010, la jeune femme de 28 ans, originaire du Gabon, est entrée en master 1 Innovation, Entreprise, Société (INES) à l’université Jean Jaures. N’ayant pas validé son mémoire l’an passé, elle a demandé sa réinscription dans l’établissement. Mais comme d’autres étudiants, son adhésion s’est vue refusée, à une semaine de la rentrée. La raison, une nouvelle loi sur la sélection à l’entrée du master. Une mesure drastique qu’elle considère comme « une grosse erreur ». Sans mémoire, il lui est impossible de poursuivre ses études à Toulouse, ni même dans d’autres universités françaises où elle a été acceptée. À ce stade de l’année, ses possibilités d’intégrer une autre faculté sont minces puisque les inscriptions sont closes. Un véritable « échec » pour cette jeune étudiante, dont le titre de séjour est conditionné par sa scolarité.

Mais Auxillia n’envisage pas ses études au Gabon. « Le bas, la situation est précaire notamment depuis les dernières élections présidentielles. Il y a beaucoup de chômage, de grèves et c’est devenu rare d’y étudier sans rencontrer de difficultés» confie-t-elle. Du côté de l’administration, c’est la confusion. Comme pour beaucoup, la direction reste muette face à ses revendications « on me balade d’un endroit à l’autre » dénonce-t-elle. Pour cette étudiante, cherchant à obtenir la permission de finir son année, c’est l’impasse. Les larmes aux yeux, elle avoue « Je me sens lésée, j’ai le sentiment d’être discriminée » déclare-t-elle. Une position d’autant plus fragile pour la jeune femme qui, en l’absence d’une réponse positive d’ici quelques semaines, se verra rapatriée vers le Gabon.