Résidence des Castalides : la démolition de « l'immeuble de la honte » a commencé dans le quartier du Mirail.
La résidence des Castaldines était un symbole du logement insalubre à Toulouse. Photo : Bryan Faham

La démolition de la résidence des Castalides, aussi connue comme « l’immeuble de la honte », dans le quartier du Mirail, a commencé mardi 30 avril. Elle cédera sa place à un nouvel édifice dédié à l’accession sociale.

Une page se tourne dans le quartier du Mirail, au sud de Toulouse. La démolition de la résidence des Castalides, le tristement célèbre « immeuble de la honte », a commencé mardi 30 avril. Ce fait est un petit événement dans le quartier. Une dizaine de riverains est venue assister au lancement des travaux.

« Nous sommes contents de voir qu’il sera détruit », lâche sans détour une habitante qui vit dans le quartier depuis 38 ans. « Au départ, c’était bien et puis des marchands de sommeil ont pris le dessus. Maintenant, cet immeuble contraste avec le reste du quartier. Regardez, on se croirait en Syrie. » Ce bâtiment, symbole du logement insalubre à Toulouse, apporte surtout des mauvais souvenirs aux habitants. Ils parlent aussi de drogues, de prostitutions et évoquent même un meurtre.

6 000 tonnes de gravats à recycler

Sa démolition provoque un soulagement. Il s’agit de l’épilogue d’un feuilleton commencé dans les années 90 quand l’immeuble a commencé à se dégrader. L’année 2013 marque un tournant dans l’histoire des Castaldines. L’immeuble a été évacué par la force et a fait l’objet d’un arrêté préfectoral d’insalubrité. L’office HLM de la Métropole, Toulouse Métropole Habitat, a ensuite dû acheter les 399 logements de l’édifice.

Mais il n’y aura pas d’explosion spectaculaire. L’édifice de dix étages et trente mètres de hauteur sera détruit avec une technique dite de grignotage. Nicolas Cassin, dirigeant de l’entreprise Cassin en charge des travaux explique : « Nous ferons la démolition de haut en bas. Nous utiliserons une pelle de cent tonnes qui est équipée d’un broyeur à béton. Au fur et à mesure, l’immeuble va être décrété et les quelque 6 000 tonnes de gravats vont être rassemblées et recyclées pour être recyclées en matériaux granulaires. » Les travaux devraient ainsi durer autour de cinq mois. Cette démolition fait suite à une période de deux ans pendant laquelle il a fallu désaimanter l’immeuble.

 

Une concertation avec les habitants pour définir la suite

La résidence des Castaldines cédera sa place à un nouveau projet d’habitations. « Nous n’allons pas privilégier le logement social, car le quartier est déjà bien pourvu, prévient le maire LR Jean-Luc Moudenc, qui prévoit une concertation avec les habitants du Mirail. Nous privilégierons l’accession sociale à la propriété. Et on ne souhaite pas reproduire cette architecture. Ce sera par exemple du R+3, quelque chose de plus petit… Mais certainement pas un bâtiment avec 399 logements. »

Toujours selon le maire, « c’est un endroit qui a beaucoup d’atouts. Nous ne sommes pas loin de l’Université du Mirail, près de l’École d’architecture. Et puis nous sommes au milieu d’un écrin de verdure, à deux pas du jardin du château de l’Université du Mirail. Nous pouvons faire un beau programme de nature à redynamiser le quartier. »