Cliché d'illustration Credit: Benoît Prieur - CC-BY-SA
Cliché d’illustration Credit: Benoît Prieur – CC-BY-SA

Le covoiturage est devenu un moyen de transport utilisé comme le train ou l’avion pour partir en week-end. Malgré de nombreux avantages, ce concept peine encore à s’imposer sur des trajets quotidiens. Certaines initiatives tentent d’inverser cette tendance. C’est notamment le cas à Toulouse.

C’est une épreuve au quotidien. Se rendre au travail est parfois un véritable parcours du combattant semé d’embûches. Entre embouteillages, retards de trains et problèmes de métros, c’est un marathon qui se court deux fois dans la journée. D’abord le matin du domicile au travail, et le soir du travail au domicile. L’expression métro, boulot, dodo prend alors tout son sens. Afin de désengorger le périphérique, la Métropole de Toulouse a créé Covoitéo avec Tisséo. « Ce service a pour but de mettre en relation les voyageurs entre eux », explique Marie-Régine Barrau, une des dirigeantes à Tisséo. Au total, 51 aires de co-voiturage sont dispersées un peu partout, autour de la ville. Il y en par exemple une à la sortie du métro de Ramonville. D’autres sont plus éloignés comme celle de Pibrac. Car si c’est la Métropole de Toulouse qui compte le plus d’usagers avec 51 % des utilisateurs, d’autres viennent de beaucoup plus loin. 4 % des usagers résident dans le Tarn, les Ariégeois, représentent eux 0,8 % des utilisateurs de Covoitéo. À la fois écologique et pratique « le covoiturage permet de couvrir une zone dans laquelle Tisséo n’est pas présent » assure Marie-Régine Barrau.

« Il y a peu d’activité chez moi »

Malgré ce service le périphérique toulousain reste bouché pendant les heures de pointe. Tom vit à Carbone, il est étudiant en génie chimique dans un DUT de l’université Paul Sabatier. Il parcourt environ 100 km chaque jour pour se rendre dans les salles de cours. « Je passe environ 2 h 30 sur la route quotidiennement » témoigne-t-il. Pour lui, le co-voiturage pourrait être une « option ». « Le problème, c’est qu’il y a peu d’activité vers chez moi. En tant que conducteur, je n’ai personne à amener », déplore le jeune homme. Sur un trajet Carbonne – Toulouse, plusieurs chauffeurs proposent de co-voiturer dans leurs véhicules. En revanche, les passagers se font plus rares. Nous avons publié en début de semaine une annonce pour faire ce trajet un vendredi matin à 7 h 00, personne n’a répondu. Tom ne se verrait pas devenir passager. « Je préfère conduire, c’est une question d’habitude » A croire que, même coûteuses certaines habitudes restent difficiles à bouleverser.

Un nouveau concept du covoiturage

Pourtant, les services de co-voiturages se multiplient. Ce mode de transport s’est démocratisé depuis quelques années. L’entreprise Blablacar a largement participé à l’essor de ce du covoiturage. Selon Robert Morel, porte-parole du groupe « la moyenne des trajets est de 300 km ». Une distance un peu longue pour un trajet domicile – travail. C’est pourquoi la société a lancé un nouveau service. Blablalines a pour objectif de favoriser les trajets du quotidien partout en France. « Nous avons lancé cette application en 2018 lors des grèves de la SNCF, car la demande était importante, » affirme Robert Morel. Cette demande n’a depuis cessé de grandir. Aujourd’hui Blablalines revendique 500 000 utilisateurs quotidiens. « C’est trois fois plus qu’en septembre. Nous rencontrons aujourd’hui nos plus grands pics d’affluence, » se ravit le manager de l’entreprise. Alors que certaines lignes SNCF sont de plus en plus menacées par une fermeture, les services de co-voiturage pourraient les remplacer. Reste à savoir si cela suffira à réduire les embouteillages dans les grandes villes.