La devanture de l’enseigne Lidl avec les équipements anti-SDF. Crédit: Sarah Gilot

L’association Droit au Logement a organisé samedi 9 février la cérémonie du « Pic Violet ». En amont du « Pic D’or » initiée par la fondation Abbé Pierre à Paris, le but a été de dévoiler 5 équipements anti-SDF au cœur de la ville rose.

« L’idée, de ces équipements, est d’éloigner toutes les populations indésirables », déclare Anaïs Garcia, membre de l’association Droit au Logement. Organisé par le DAL 31, les participants étaient invités à élire, samedi 9 février, l’équipement de la ville rose le moins adapté aux sdf. « On a souhaité les rendre visibles, car on passe souvent à côté sans s’en rendre compte ni prendre conscience qu’ils ne sont pas arrangés pour les sans-abris », explique Anaïs Garcia. Les Toulousains ont eu à choisir sur Facebook, entre 5 nominés tous issus du quartier Bayard. Parmi eux : des chaises scellées au sol, des grands pots de fleurs et même des barres au milieu de banc pour empêcher de s’allonger. Ces dispositifs surprenants ont entrainé « quelques vives réactions » comme le souligne la membre de l’association.

Un trophée pour Lidl ?

À l’annonce des résultats, c’est Lidl du même quartier qui s’est vu décerner le prix du 1 er dispositif anti sdf toulousain. Selon Anaïs Garcia, les participants ont été « scandalisés par le fait que ce soit un commerce destiné aux précaires économiquement et pourtant ne leur laissent pas la possibilité de s’asseoir sur les bords du magasin ». Des équipements anti sdf situés tout autour de cette enseigne. « Mettre de tels dispositifs ne résout pas le problème, ça l’éloigne juste de la vue des citadins » conclut Anaïs Garcia. A noter que la cérémonie du Pic d’Or, qui s’est déroulée mercredi 13 février à Paris, a décerné à un hôtel de ville de Toulouse le prix national du dispositif anti sdf « le plus fourbe ». Des prix peu gratifiants pour la ville rose qui comptait, selon les derniers chiffres du Centre communal d’action sociale, près de 8 000 sans abris.