La communauté juive de Toulouse était touchée par un acte antisémite le 19 mars 2012 lors de la tuerie de Mohamed Merah. Le procès de son frère, Abdelkader Merah, se tient en ce moment à Paris. L’antisémitisme qui caractérise cet acte résonne toujours dans la communauté juive.

« La communauté juive se sent particulièrement visée », explique Marc Fridman, porte-parole du Conseil Représentatif des Institutions juives de France (CRIF) à Toulouse. Pourtant depuis la tuerie de Mohamed Merah, appelé « le tueur au scooter », cinq années ont passé. Ce terroriste avait tué un adulte et trois enfants dans l’école juive d’Ohr Torah à Toulouse et deux militaires à Montauban avant d’être abattu.

À Toulouse, la communauté juive est représentée par 12000 personnes et depuis 2012, 300 familles ont quitté la ville pour se rendre en Israël. « C’est un antisémitisme qui a changé de nature depuis les années 2000 et que l’on pourrait qualifier d’antisémitisme d’ordre islamiste », avance-t-il. Avec cinq fois plus d’actes de cette nature depuis les 1990, « il existe une menace ». Des moyens de prévention ont été mis en place avec l’installation de vidéosurveillance et la mobilisation de militaires. Les forces armées ont permis de réduire de 56% le nombre d’attentats affirme M. Friedman.

Concernant le procès d’Abdelkader Merah actuellement jugé pour complicité. « Si la justice reconnaît sa responsabilité en tant qu’idéologue, c’est un pas qui sera franchi » explique le responsable du CRIF. Il espère que le procès sera un déclencheur et pourra servir de base à la construction d’une nouvelle ère dans la lutte contre le terrorisme.