Devanture du Shanghai situé rue de la Pomme à Toulouse.
Devanture du Shanghai situé rue de la Pomme à Toulouse.

Le Shanghai, discothèque emblématique de la région toulousaine, fermera ses portes fin 2018. Depuis plus de 30 ans, les discothèques dédiées aux homosexuels ont quasiment disparu de la ville rose.

Dans les années 80, 19 lieux dédiés aux homosexuels ont vu le jour. Quarante ans plus tard , seuls 4 ont survécu. Le Limelight, le G-Boy, le Bear’s Bar et le P3 restent les seules. Ce phénomène est dû à une libération de la sexualité dans la société. «Les jeunes se sentent à leur place dans n’importe quelle boite », confie Thierry, le neveu de Michel Guery, gérant du Shanghai. Cela n’était pas le cas à l’époque notamment avec l’apparition du SIDA. Une réelle «peur de l’homosexuel » s’était installée en France, affirme l’homme.  «Mon oncle se sentait isolé. Leur place dans le monde de la nuit n’avait rien à voir avec celle d’aujourd’hui. Les gays étaient tabassés. Mon oncle a donc eu le besoin de créer un lieu approprié. Simple question de sécurité » explique-t-il.

Causes à effet

Ce changement est donc dû à «l’évolution des mœurs. Les homosexuels ne sont plus mis à l’écart comme c’était le cas» avoue Thierry. La société assiste à une émancipation de cette population homosexuelle et des « événements publics leur sont dédiés comme par exemple la Gay Pride ». De plus, les patrons de discothèques ne peuvent plus se permettre de cibler un certain type d’usagé contrairement aux années 80 où le lieu était très sélectif : il fallait être homosexuel. Dans les années 90′ en revanche: «le Shanghai a vu arriver un grand nombre d’hétérosexuel. Je suppose que c’est parce qu’il y avait un faible taux d’agressivité. Les bagarres étaient quasi-inexistantes et les filles y sortaient » ajoute Thierry en esquissant un sourire, et pour cause : «elles savaient que dans une boite gay elles ne craignaient rien».  Aujourd’hui la concurrence est telle que les patrons perdraient en clientèle : « Les bars en région toulousaine fonctionnent mieux que les boites de nuit. En général les jeunes n’y sortent presque plus» conclu Thierry.