© Romain Arnaud

Ce mardi 22 mai avait lieu, comme partout en France, à Toulouse une manifestation des fonctionnaires qui protestent contre les réformes du Gouvernement. L’occasion pour les5w.info de faire une liste non exhaustive des clichés que renferme ce genre de mobilisation populaire.

20000 selon les organisateurs, 3500 selon la police !

C’est le premier cliché sur les manifestations qui nous vient tous en tête. Ces différences toujours improbables sont parfois ridicules, mais cela fait partie du jeu. La police veut minimiser le rassemblement, les organisateurs en gonfler la force. Pour se faire une idée, faisons une moyenne des deux. À Toulouse, ce mardi, ils étaient donc 11750 selon nos calculs.

Un cliché sur la manifestation des fonctionnaires du mardi 22 mai à Toulouse. © Romain Arnaud

Les manifestants sont tous de gauche !

C’est un cliché difficile à démonter. Évidemment, des drapeaux des partis politiques ont flotté lors de la manifestation des fonctionnaires de Toulouse. Ceux du Parti Socialiste, de la France Insoumise, de l’Europe Écologie Les Verts ou encore du Nouveau Parti Anticapitaliste étaient bien représentés dans les rues toulousaines. Il est vrai qu’aucun drapeau des partis de droite, comme Les Républicains, n’a été vu. Mais en cherchant un peu (beaucoup), nous avons croisé Jean-Philippe. Ce professeur d’économie de 52 ans travaille dans un lycée aux alentours de Toulouse. Il est un électeur de droite, « par tradition familiale ». Il n’est pas habitué à manifester. « Aujourd’hui, je suis dans la rue, car trop, c’est trop. Mais c’est au-delà des fonctionnaires, c’est un ras-le-bol général ». Bon, une personne sur les 11750 qui manifestaient mardi, ce n’est pas beaucoup.

Les lycéens manifestent pour louper l’école !

Il y avait beaucoup d’étudiants ce mardi dans les rues de la ville rose. Parmi eux, nombreux étaient des étudiants dans les facs. Mais il y avait aussi des étudiants plus jeunes, des lycéens. Certains semblent préoccupés pour leur avenir. Mais d’autres, sourire aux lèvres, sont un peu gênés d’être là. Paul et Hugo sont en première au lycée Émilie de Rodat, voisin de Saint Cyprien, lieu du départ de la manifestation. Plutôt timides, on devine rapidement qu’ils ne sont pas venus protester contre les réformes du Gouvernement : « On ne voulait pas aller en cours. C’est une bonne excuse pour nous » avoue Paul, casquette vissée sur la tête. « On n’est pas les seuls, dans notre lycée beaucoup sont venus aussi » assure Hugo, tout rouge pour répondre à notre question. Ces deux-là confirment le cliché que certains jeunes sont là pour louper l’école, mais ce n’est pas une généralité.

Un cliché sur les clichés. © Romain Arnaud

Les manifestations = carnaval !

C’était loin d’être la totalité des manifestants, mais mardi, il y avait quelques personnes, quelques groupes déguisés. Cela passe par des chasubles du syndicat que l’on représente, de couleurs flashy pour être bien vu, ou des ponchos anti-pluie. Quelques masques aussi, notamment ceux d’Anonymous, symbole de liberté, popularisé par le film V comme Vendetta ou ceux de la Casa de papel, la série évènement du moment. Mais aussi celui d’une cigogne. C’est ce qu’ont choisi Cassandre et ses collègues infirmières à l’hôpital Paule de Viguier. « Avec cet accoutrement, nous voulons dénoncer les problèmes que nous rencontrons à la maternité, et ce sont les parents et les enfants qui sont en danger », argumente Cassandre. « Déguisées, on attire le regard des gens, et ils viennent nous voir. On peut échanger avec eux, et leur donner nos prospectus explicatifs », conclut-elle. Ce n’est donc pas s’amuser, mais pour se faire entendre que l’on croise ses déguisements.

Les musiques sont toujours les mêmes !

Qui dit manifestation, dit musique. Chaque syndicat, bien regroupé l’un derrière l’autre, est équipé de camions, où sont distribués les drapeaux à l’effigie du syndicat, et les prospectus. Mais c’est aussi là où la sono est installée. Certains ont leur propre (piètre) chanteur, adaptant les chansons françaises avec des slogans de manifestation. Mais tous ont leur playlist  : on trouve HK et les Saltimbanks avec « On lâche rien », le groupe Motivés avec « Le chant des partisans » et « Bella ciao » notamment, ou encore des chansons de Manu Chao, ou de Tryo. Les mêmes chansons aux différents endroits, ce cliché se vérifie. Mais il a fallu attendre 15H17 pour entendre pour la première fois de la journée, « Antisocial » de Trust.