À l’assaut des pare-brise. Après Grenoble, Paris ou Lyon, les automobilistes toulousains devront arborer d’ici la fin de l’année une vignette antipollution sur leur véhicule. Une mesure loin de faire l’unanimité.

Vert, violet, jaune, rouge ou gris, il va falloir s’y coller. D’ici la fin de l’année, des vignettes écologiques Crit’Air devront obligatoirement trôner sur les pare-brise des voitures circulant en ville. Ces autocollants définiront le degré d’émissions de CO2 des véhicules. En cas de pic de pollution, certaines couleurs ne seront pas autorisées à circuler en centre-ville, une bonne idée pour Mickaël Puech, éducateur, qui émet tout de même des réserves : «Si les contraintes ne concernent que les gens qui n’ont pas les moyens d’acheter une voiture électrique, c’est embêtant, parce que l’écologie a un coup». Pour se procurer ces vignettes, il suffit de se rendre sur le site du ministère de la Transition écologique et solidaire et de remplir un formulaire. Jusque-là, tout va bien pour Violette Lagrange, assistante de communication et utilisatrice régulière du vélo : «Ça permettra vraiment de réduire la pollution en ville parce que lors des heures de pointe, c’est l’enfer». Sauf que la vignette en question est payante. Au total, il faudra débourser 4.18€ pour se la procurer, c’est cher payé pour Violette : «Le triangle, le gilet jaune, c’est toujours plus, surtout pour ne pas avoir le droit de rouler en ville».

En gris, tous punis

Autocollant à l’appui, seuls les véhicules les plus propres pourront circuler en ville lors des pics de pollution, un vrai problème pour les automobilistes contraints de se déplacer en voiture : «Je ne sais pas comment je ferais pour me rendre à mon travail, d’autant plus que j’habite en dehors de Toulouse» confie Sophie Chaulaic, journaliste. Réduire la pollution atmosphérique et inciter les gens à investir dans des véhicules propres, c’est bien l’idée de Crit’Air considère Margaux Graule, chargée de communication : «Cela veut dire que l’on va presque tous devoir changer de voiture et nous n’avons pas tous les moyens». Elle considère que des alternatives pourraient être mises en place, comme davantage de quartiers piétons, de lignes de bus ou de covoiturage. Entre la réduction des limitations de vitesse, la circulation différenciée et maintenant la vignette Crit’Air, Toulouse est en marche pour le 0 diesel prôné par Nicolas Hulot, d’ici 2040.